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Cancer, le double jeu du fer

  Auteur : sylvain Date : 01/06/2025
 

23.05.2025, par Mehdi Harmi Temps de lecture : 9 minutes Les approches telles que la chimiothérapie ont tendance à n’être efficaces que contre les cellules cancéreuses qui prolifèrent le plus. À l’Institut Curie, Raphaël Rodriguez et son équipe ont opté pour une démarche unique. Ils ciblent les cellules à fort potentiel métastatique grâce à une molécule capable d’induire une mort cellulaire particulière, médiée par le fer?: la ferroptose. Le cancer, le mal du siècle, continue de résister à l’arsenal thérapeutique développé au fil des ans par les scientifiques du monde entier. Le fait est que le cancer est retors. Aujourd’hui, la plupart des thérapies ciblent préférentiellement les cellules cancéreuses en prolifération. Ces divisions rapides, en plus de permettre à la tumeur de croître, induisent une pression de sélection sur leur propre communauté. Ainsi, au sein de la tumeur, certaines cellules s’adaptent et arrêtent de se diviser pour entrer dans une sorte de dormance leur permettant d’échapper aux traitements. Plus encore, cet état non prolifératif est associé dans certains cas à d’autres propriétés, à savoir la capacité à migrer, à envahir d’autres tissus –?bref, à métastaser. Ces cellules métastatiques ont, de surcroît, une plus forte résistance aux chimiothérapies actuelles et un fort potentiel de colonisation. Elles sont l’objet des travaux de scientifiques du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm dirigés par le chimiste Raphaël Rodriguez1. ?La thématique majeure de mon laboratoire est de comprendre qu’elle est la nature de cette adaptation et quelles en sont les bases chimiques et moléculaires sous-jacentes, précise le chercheur. Sachant que si on comprend comment ces cellules s’adaptent, on peut identifier de nouvelles cibles et, par conséquent, inventer de nouveaux médicaments qui cibleront et entraveront ces adaptations.? Tomodensitométrie 3D et scintigraphie osseuse du bassin d’un homme de 66 ans atteint d’un cancer de la prostate (en rouge) qui s’est métastasé (ou propagé) au tissu osseux pelvien gauche (vert). Cette approche, aussi novatrice qu’unique, a vu ses résultats publiés dans la revue Nature2. Elle tire parti à la fois d’une petite molécule mise au point au laboratoire et d’un processus de mort cellulaire médiée par le fer et récemment mis en évidence?: la ferroptose. Le fer, essentiel dans le vivant Métal présent en grande quantité dans la croûte terrestre, le fer joue aussi un rôle essentiel dans le monde du vivant –?notamment comme transporteur d’oxygène via l’hémoglobine (ce qui lui confère sa couleur rouge caractéristique). Plus récemment, le fer a été identifié comme facteur majeur d’un type de mort cellulaire appelé ?ferroptose?. ?La ferroptose, c’est une vulnérabilité de la cellule à la chimie du fer, décrit le chercheur. En réaction à une forte concentration interne de fer, la cellule invente des mécanismes pour en neutraliser les effets délétères. Pour une cellule cancéreuse, si les mécanismes neutralisants sont toujours efficaces, alors la cellule vit, s’adapte et peut métastaser. En revanche, si la cellule n’est pas capable de s’accommoder aux effets secondaires d’une concentration élevée en fer (en l’occurrence, la production de radicaux libres d’oxygène), eh bien, elle meurt.? Plus précisément, une fois le fer internalisé dans la cellule au sein d’un compartiment cellulaire, il va réagir au peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) qui y est présent et produire des radicaux libres d’oxygène. Ce sont ces derniers qui sont à l’origine de la dégradation des lipides constituant la membrane du compartiment. Dégradation qui se propagera de proche en proche à l’ensemble des compartiments cellulaires (noyau, mitochondrie…), menant in fine à la mort de la cellule par ferroptose. En somme, le fer joue ici un double jeu?: indispensable à la transformation des cellules tumorales primaires en cellules métastatiques, le fer, en trop grande quantité, induit leur autodestruction par ferroptose. Une nouvelle voie d'internalisation des métaux ?En 2020, nous avons découvert une nouvelle voie d’internalisation des métaux dans les cellules par l’intervention d’un récepteur membranaire appelé CD44, explique le chimiste. Nous avons démontré que ce récepteur permet d’absorber les métaux présents dans l’environnement direct de la cellule, en particulier le fer et le cuivre. Or on sait que les cellules ­cancéreuses en cours de transformation surexpriment CD44.? Mais quel rôle le fer joue-t-il dans ce mécanisme?? ?Pour devenir métastatique, la cellule cancéreuse primaire doit changer de profil d’expression de ses gènes. Il faut savoir que les cellules de notre organisme n’expriment pas toutes les mêmes gènes. Leur expression est, entre autres, régulée par l’accessibilité de certains gènes aux facteurs de transcription qui définit l’identité et la nature du tissu.? Voie d'internalisation du fer, via le récepteur CD44, et de la molécule bifonctionnelle (Fento-1) menant à une augmentation de la concentration en fer dans le lysosome (compartiment cellulaire chargé en partie de dégrader les protéines). Ce qui à terme induit à la mort cellulaire par ferroptose. Or le fer permet de catalyser l’accessibilité de certains gènes –?et donc leur expression?–, notamment de ceux impliqués dans l’acquisition de résistances aux traitements classiques. Les cellules cancéreuses ont donc besoin de fer pour devenir métastatiques. C’est ce phénomène que le scientifique du CNRS cherche à exploiter pour se débarrasser des cellules métastatiques Médiateur de la ferroptose En effet, lors de leur transformation, les cellules cancéreuses se trouvent sur une ligne de crête. Pour échapper à la mort par ferroptose, elles doivent développer des mécanismes limitant l’apport de fer dans la cellule. ?Notre objectif est clair?: c’est de faire pencher la balance vers la mort plutôt que vers la dissémination. Pour cela, il existe une fenêtre de tir pour exploiter cette abondance de fer, s’enthousiasme Raphaël Rodriguez. Notre idée, c’est de saturer les systèmes de protection de la cellule, en exacerbant la réactivité du fer, afin d’initier la propagation de l’altération des lipides.? Fort de leurs découvertes antérieures sur l’implication du fer dans la ferroptose, ainsi que de l’identification du compartiment cellulaire au sein duquel le fer intracellulaire se retrouve, les chercheurs ont développé une molécule bifonctionnelle appelée fentomycine-1 (ou Fento-1), ?inspi­rée des dégradeurs de protéines comme le protéasome3 . a) Illustration détaillée de l'internalisation du fer ainsi que de la molécule Fento-1 jusque dans le lysosome. S'en suit une activation de la chimie du fer qui, dans les conditions acides du lysosome, mène à la production de radicaux libres d'oxygène, avec pour conséquence la dégradation des lipides membranaires. b) Transition entre deux profils de cellules cancéreuses en fonction des molécules thérapeutiques utilisées. Cette molécule a une particularité?: elle possède deux substrats différents. ?Une partie de la Fento-1 a une forte affinité pour les membranes lipidiques, notamment la plus importante, celle qui constitue l’enveloppe externe de toutes les cellules animales. Membrane dont on sait qu’elle sera internalisée tôt ou tard, puisque son turnover est de l’ordre de deux heures –?c’est-à-dire qu’environ toutes les deux heures, l’intégralité de la membrane est entièrement renouvelée, révèle Raphaël Rodriguez. La seconde partie de la molécule est un ligand4 ayant une forte affinité pour le fer, avec une géométrie et une densité électronique telle qu’elle favorise la chimie du fer. Le tout nous donne une molécule capable d’induire la dégradation des lipides membranaires via la ­production de radicaux libres de l’oxygène et, à terme, de déclencher la ferroptose.? Prometteur contre les sarcomes et les cancers du pancréas Aussi efficace sur des modèles murins de cancer métastatique que sur des cellules primaires de patients, des organoïdes ou encore des biopsies de tumeurs humaines obtenues juste après chirurgie, la Fento-1 semble très prometteuse dans le traitement des sarcomes et des cancers du pancréas. Plus encore, selon Raphaël Rodriguez, ces résultats sont le fruit d’un changement de paradigme. ?Ce changement, souligne-t-il, ne s’appuie pas sur l’utilisation d’une molécule anticancéreuse ou d’une molécule ayant un mécanisme particulier, mais plutôt sur le fait d’avoir compris que c’est l’état d’une cellule qui lui confère une vulnérabilité particulière et, par conséquent, définit le type de molécules à utiliser pour la combattre.? Ainsi, à terme, la stratégie serait d’utiliser une combinai­son de molécules antimétastatiques et antiprolifératives pour obtenir de meilleures réponses thérapeutiques. ?On appuie clairement sur de nouvelles vulnérabilités des cellules cancéreuses, conclut Raphaël Rodriguez. Ce qui nous permet de comprendre d’autant mieux la biologie des cancers, qui mérite évidemment d’être davantage approfondit, avant de possibles applications cliniques.? Consultez aussi Un nouvel anticorps dédié à la lutte contre le cancer Vers un traitement des cancers à base de nanoparticules d’or Contre le cancer, des traitements ciblés en ligne de mire Les cancers transmissibles, une curiosité biologique Des nanoparticules pour soigner les cancers ? Notes * 1.?Directeur de recherche CNRS au laboratoire Chimie et biologie du cancer (CBC, unité CNRS/Inserm/Institut Curie). * 2.?nature.com/articles/s41586-025-08974-4 * 3.?Complexe enzymatique multiprotéique présent dans le cytoplasme et impliqué dans la dégradation spécifique des protéines mal repliées, dénaturées ou obsolètes. * 4.?Molécule pouvant se lier de façon réversible à une cible (protéine, acide aminé…).

 

 

 
 
 
 

Un nouveau mécanisme impliqué dans la migration des cellules cancéreuses a été mis au jour

  Auteur : sylvain Date : 12/01/2025
 

Un nouveau mécanisme impliqué dans la migration des cellules cancéreuses a été mis au jour

 


21 Juin 2017 | Par Inserm (Salle de presse) | Biologie cellulaire, développement et évolution
Une équipe de jeunes chercheurs dirigée par Guillaume Montagnac, chargé de recherche Inserm à Gustave Roussy, en collaboration avec l’Institut Curie et l’Institut de Myologie, a découvert un nouveau mécanisme qui aide les cellules à migrer. La cellule forme à la surface de sa membrane de multiples petites pinces qui l’aident à s’accrocher pour mieux progresser le long des fibres présentes à l’extérieur de la cellule. Ce mécanisme permet de mieux comprendre comment une cellule s’échappe de la masse tumorale et se déplace dans le corps pour aller former un nouveau foyer. Ces travaux sont publiés dans la revue américaine Science du 16 juin.

 

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Au Soudan du Sud, la révélation d'un Eden inexploré de la biodiversité

  Auteur : sylvain Date : 18/12/2022
 

 

 

 

 

 

 

Au Soudan du Sud, la révélation d'un Eden inexploré de la biodiversité

Par AFP le 26.05.2020 à 06h15

Lecture 7 min.

AFP - TONY KARUMBA
Le petit avion vire brusquement pour revenir survoler les plaines. Le pilote a aperçu quelque chose loin en dessous: une antilope, puis plusieurs, l'arrière-garde d'une migration de plus d'un million d'animaux sur cette immensité sauvage.

D'autres merveilles se cachent dans la savane. Trois girafes nubiennes, extrêmement rares, marchent pesamment, projetant leur ombre gigantesque sur les herbes.

"Il n'en reste plus que quelques centaines dans le monde. Alors vous voyez quelque chose de spectaculaire", remarque Albert Schenk, de l'ONG Wildlife Conservation Society (WCS), en sondant du regard cette vaste étendue.
Nous sommes au Soudan du Sud, l'un des jardins d’Éden de la faune et de la flore africaines, un lieu d'une incroyable biodiversité coincé entre les jungles tropicales et les déserts arides et désolés du continent.


Mais aussi un paysage rarement vu par des étrangers. Les guerres civiles ont laissé le Soudan du Sud quasiment sans routes bitumées ni aérodromes. Le pays est de la taille de la France mais de larges pans en restent isolés et impénétrables.

Vue sur l'entrée du QG dans le parc national de Boma au Soudan du Sud, le 4 février 2020 (AFP - TONY KARUMBA)
Il abrite parmi les habitats sauvages les moins explorés d'Afrique mais aussi les plus beaux: la plus grande zone humide d'Afrique, le Sud et la plus grande savane préservée du continent, une interminable étendue sauvage située à l'est du Nil blanc, qui court jusqu'en Ethiopie.
Cette savane, un écosystème large de 95.000 km², soit la taille d'un pays comme la Hongrie, est traversée chaque année par quelque 1,2 million d'antilopes et de gazelles, d'immenses troupeaux qui laissent sur la prairie les sillons de leur passage visibles du ciel.
En terme d'ampleur, ce déplacement n'est dépassé que par la grande migration de gnous entre les parcs du Serengeti, en Tanzanie, et du Masai Mara, au Kenya. Les lions, les éléphants et la myriade d'autres espèces emblématiques et menacées qui peuplent cette savane ont survécu à des décennies de guerre et au braconnage.
- Une faune menacée -

Des employés du parc national de Buma au Soudan du Sud déplient des peaux de léopard confisquées à des braconniers, le 4 février 2020 (AFP - TONY KARUMBA)
"Il y a encore des animaux sauvages au Soudan du Sud", déclare à l'AFP Alfred Akwoch Omoli, qui jusqu'en février était ministre du Tourisme. "D'autres pays nous envieraient de tels animaux", dit-il.
Ce patrimoine naturel est sous menace constante et les efforts de conservation, quand ils existent, sont difficiles et dangereux. Les scientifiques et les rangers font face à des milices rebelles et des braconniers bien armés, sur un territoire isolé que le gouvernement central est trop faible pour contrôler.
Environ 15% de la superficie du pays sont consacrés aux parcs nationaux et réserves, des espaces en théorie protégés par la loi. Mais les services de défense de la faune et la flore ont des moyens financiers et humains trop limités pour surveiller ces immenses étendues.
Ce jour, avant l'épidémie de nouveau coronavirus où une équipe de l'AFP pénètre dans le parc national de Boma, aux confins est du pays, des rangers déplient deux peaux de léopard saisies auprès d'un homme de la région qui avait pris les félins dans un piège.
"Avant, il y avait une riche faune ici, qui vivait proche des communautés", raconte à l'AFP William Til, le directeur par intérim du parc national de Boma.

Des rangers dans le parc national de Boma au Soudan du Sud, le 4 février 2020 (AFP - TONY KARUMBA)
"Avant la guerre, les gens utilisaient des chiens, des lances et attrapaient quelques animaux", dit-il. "Ils se satisfaisaient de ça. Mais aujourd'hui, avec les fusils automatiques, c'est plus dur pour les animaux. Des espèces plus grosses ont disparu de la zone", ajoute-t-il.
Pendant les décennies de guerre qui ont précédé l'indépendance du sud du reste du Soudan, en 2011, les zèbres et rhinocéros ont été chassés jusqu'à l'extinction.
Les antilopes et les girafes ont été massacrées pour nourrir les soldats. Abattus pour leur précieux ivoire qui a permis de financer le conflit, les éléphants ne sont plus qu'environ 2.000, contre 80.000 il y a 50 ans.
- Développer l'écotourisme -

Un groupe de vautours dans le parc national de Boma au Soudan du Sud, le 4 février 2020 (AFP - TONY KARUMBA)
Protéger la faune locale n'est pas la première des priorités dans un pays qui tente péniblement de s'extirper de six années de guerre ayant fait plus de 380.000 morts. Mais le gouvernement comprend les bénéfices qu'il y a à en tirer.
L'économie sud-soudanaise, ou ce qu'il en reste, repose presque entièrement sur le pétrole. Le développement d'autres secteurs susceptibles de créer des emplois et des revenus, comme la conservation de la nature ou l'écotourisme, est donc crucial pour l'avenir, estime M. Omoli.
"Qu'est-ce que cela permet? Cela amène les touristes (...) Ils paieront et cet argent sera utilisé pour le développement", résume-t-il.
Avant l'indépendance, seuls quelques aventuriers ont tenté la destination du Soudan du Sud. Le temps des vrais touristes remonte à avant la guerre civile avec le Soudan (1983-2005).
Aujourd'hui, le Soudan du Sud souhaite s'inspirer de ses voisins ougandais et rwandais. Ces deux pays ont aussi connu des conflits meurtriers mais sont aujourd'hui des destinations prisées des touristes.
Mais, même si la paix persiste, il faudra des années voire des décennies pour faire émerger un secteur touristique réellement viable. Cela nécessitera d'importants investissements, que le gouvernement risque de ne pas pouvoir se permettre dans l'immédiat, surtout en cette période de pandémie.

Un garde patrouille dans le parc national de Boma au Soudan du Sud, le 4 février 2020 (AFP - TONY KARUMBA)
Maintenir la paix et la sécurité sera primordial pour la préservation de la faune et son habitat, estime M. Schenk. Des années d'efforts de WCS à Boma ont été réduits à néant quand la guerre a éclaté en 2013. Les rangers se sont enfuis et le directeur du parc à l'époque a été exécuté. Le camp de WCS, un centre de recherches établi en 2008, a été "complètement pillé", se remémore M. Schenk. "Il ne restait rien d'autre que les dalles en béton sur lesquelles nous posions nos tentes de safari. Nous avons dû tout reconstruire", dit-il.
Un accord de paix signé en septembre 2018 a largement mis fin aux combats, même s'ils continuent en certains endroits du pays. Des photos aériennes et des pièges photographiques ont depuis permis de montrer que tout espoir n'était pas perdu pour la nature sud-soudanaise.
- 'Amener le développement' -

Vue générale sur le parc national de Boma au Soudan du Sud, le 4 février 2020 (AFP - TONY KARUMBA)
La faune s'est adaptée, se cachant dans d'immenses zones marécageuses ou des forêts impénétrables. Les larges colonnes d'antilopes et de gazelles ont continué à circuler.
Ces dernières années, des espèces rares comme le bongo, le lycaon ou le colobe rouge, ont été photographiées par le groupe de défense de l'environnement Fauna and Flora International.
"Il y a bien des choses là dehors que nous n'avons pas encore vues", souligne M. Schenk.
En 2019, le gouvernement américain a donné 7,6 millions de dollars (7 millions d'euros) pour un programme triennal destiné à protéger la faune et stimuler le développement économique dans l'espace Boma-Bandingilo, notamment au travers de l'écotourisme.

Un garde patrouille dans le parc national de Boma au Soudan du Sud, le 4 février 2020 (AFP - TONY KARUMBA)
WCS a contribué à établir une législation qui fait du corridor migratoire entre les parcs nationaux de Boma et Bandingilo une zone protégée. Selon M. Schenk, c'est une avancée considérable car cette zone, riche en pétrole et minéraux, suscite beaucoup de convoitises.

Quant à M. Til, il se raccroche à l'espoir que les efforts de conservation viendront un jour "aider à amener le développement" dans cet endroit isolé.

 

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Dans les eaux guyanaises, la découverte d'un écosystème

  Auteur : sylvain Date : 05/12/2020
 


 

 

 

 

 

Dans les eaux guyanaises, la découverte d'un écosystème "unique au monde"

Par AFP le 27.09.2019 à 13h33

AFP/ARCHIVES - PIERRE TRIHAN


Découverte d'une aire marine méconnue, observations de dizaines d'espèces de cétacés: une mission scientifique inédite Greenpeace-CNRS s'achève dans les eaux de la Guyane pour mieux comprendre le récif de l'Amazone, riche en biodiversité et menacé par le développement du pétrole offshore au Brésil.

"Nous découvrons des poches de vie, trésors de biodiversité, explorées par l'être humain pour la toute première fois et dont le mystère reste encore entier”, s'enthousiasme Alexis Rosenfeld, plongeur-photographe de la mission océanique menée à 100 kilomètres au large de la Guyane.
Cette expédition intervient alors qu'un traité sur la haute mer est en cours de négociations à l'ONU, en écho au rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Publié mardi ce rapport souligne la nécessité pour les gouvernements d'intensifier et d'accélérer leurs efforts pour faire face à la crise climatique et protéger les océans.
Par 100 mètres de profondeur, dans une eau à forts courants et boueuse, une équipe de six professionnels a plongé pour la première fois sur la partie guyanaise du récif de l'Amazone, un assemblage d'algues calcaires, d'éponges et de coraux noirs.
Ces plongées permettent d’obtenir "davantage d’images ainsi que des échantillons biologiques, nécessaires pour mieux comprendre cet écosystème", explique Greenpeace France.

L’existence du récif de l’Amazone au large du Brésil avait été révélée en 2016, et sa présence dans les eaux guyanaises en 2018 par Greenpeace. "Cet écosystème est menacé par des projets pétroliers dans les eaux voisines du Brésil, par des sociétés telles que BP", s'inquiète l'organisation internationale après un mois en Guyane.

Un dauphin nage aux côtés de l'Esperanza, au large des côtes guyanaises, le 3 septembre 2019 (AFP/Archives - PIERRE TRIHAN)
Installé dans l'une des cabines de travail de l'Esperanza, lourd bateau de Greenpeace vert métallisé orné d'une colombe, Thiago Almeida, de Greenpeace Brésil, souligne que cet écosystème est "unique au monde". "Si BP s'installe dans la zone", ça pourrait avoir un "effet domino", craint l'écologiste.

"S'il arrivait une fuite d'hydrocarbures au Brésil, la Guyane ne serait pas épargnée", renchérit Amandine Bordin du groupe d'étude et de protection des oiseaux en Guyane, embarquée sur l'Esperanza.
- Baleines à bosse -

Selon Greenpeace, l’Agence nationale brésilienne du pétrole (ANP) estime à "14 milliards de barils de pétrole", soit l'équivalent de 5,2 gigatonnes de CO2, contenus dans le fond de la mer proche du récif de l'Amazone.
Au large de la Guyane, on rencontre de grands mammifères marins, des requins, des oiseaux océaniques. La mission a permis de mettre en lumière cette diversité et d'observer une dizaine d’espèces différentes de cétacés.
Mais depuis la fin des années 70, plusieurs programmes de recherches sismiques sous-marines ont été menés, par Total et Shell notamment, à la recherche de gisements d’hydrocarbure.

La chargée de mission pour Greenpeace Edina Ifticene à bord de l'Esperenza, le 3 septembre 2019 (AFP/Archives - PIERRE TRIHAN)
La sismique "perturbe les grands plongeurs comme les cachalots, les baleines à bosse qui y sont extrêmement sensibles" regrette Amandine Bordin, jumelles autour du cou à la recherche de cette faune océanique.
"Si il y a trop de dérangements, de bruits, les espèces vont être obligées de partir, ce qui peut jouer sur la survie de certaines d'entre-elles", confirme Olivier Van Canneyt, scientifique de l'observatoire Pelagis, partenaire du CNRS.
Pour le scientifique, "les eaux guyanaises sont plus qu’une route migratoire pour certaines espèces" comme le rorqual tropical, observé pour la première fois en Guyane. La zone est utile pour la reproduction, la mise-bas et l’allaitement".

Vêtue d'un tee-shirt représentant une baleine à bosse, effigie de cette expédition internationale, Edina Ifticène, chargée de mission de Greenpeace, rappelle que "les océans sont connectés. Si on protège la Guyane, on protège les espèces qui se retrouvent aussi en Antarctique, en Arctique et ailleurs". Sans la grande bleue "on ne régule pas le climat", prévient-elle.
Greenpeace a lancé une large expédition pour une durée d'un an, au cours de laquelle l’Esperanza doit traverser l’océan Atlantique, depuis l’Arctique jusqu’en Antarctique.

 

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