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LA STATUE DE LA LIBERTÉ - LES SYMBOLES

  Auteur : sylvain Date : 12/07/2016
 

Les symboles de la statue de la Liberté

L'amitié Franco-Américain
Le premier des symboles de la statue de la Liberté est un peu oublié de nos jours. Car le but de l'érection de cette statue était de sceller l'amitié entre la France et les Etats-Unis, à une époque où le premier pays redevenait tout juste républicain pour la 2e fois de son histoire et le deuxième entrevoyait déjà sa future puissance mondiale. De nos jours c'est un symbole qui tend à disparaître, surtout dans les moments où les deux pays ont des divergences politiques. D'ailleurs bon nombre d'américains ignorent l'origine de la statue et ne voient en elle qu'une démonstration des prouesses techniques dont est capable leur pays... Ce qui peut faire rire les Français, constructeur de la statue !

Pour être exact lorsque la construction de la statue a été décidée l'idée d'un don de la France aux Etats-Unis n'avait pas été évoquée. On n'en parlait pas, ce symbole d'un don d'un pays à un autre a été évoqué plus tard, pour amadouer les américains et les faire adhérer à ce projet grandiose... pour les français. Car les américains, eux, ne voyait pas l'intérêt de construire une statue à l'effigie de la Liberté sur leur sol, avec une participation financière des américains, alors qu'ils n'avaient rien demandé à qui que ce soit. Le symbole de l'amitié franco-américaine est donc une pure invention des Français pour faire adhérer les américains à sa construction. Mais l'idée première, la principale, c'est la Liberté.


La liberté
Si son nom indique bien que la statue est un symbole de Liberté, on sait moins la raison pour laquelle ce symbole a été choisi. En fait il s'agit d'un message d'un groupe de républicains Français à son gouvernement, le gouvernement autoritaire de Napoléon III. Ce dernier était un chef d'Etat sécuritaire, il avait mis en place beaucoup de restrictions dans la vie de ses concitoyens. Pour lutter contre cet état de fait Edouard de Laboulaye, républicain convaincu et ennemi de Napoléon III a émis l'idée de la construction d'une statue à la gloire de la Liberté, à mettre au pays des libertés : Les Etats-Unis. C'est là le sens premier de la statue de la Liberté, une volonté de magnifier la Liberté dans le Monde face aux oppresseurs, quels qu'ils soient.


L'espoir d'un monde meilleur
Pour avoir une idée de l'intérêt de cette statue lors de son paroxysme, il faut revenir quelques décennies en arrière. Au début du XXe siècle, pour les émigrants qui se pressaient sur les étouffants entreponts des navires, la vue de miss Liberty équivalait à un passeport pour une vie meilleure, rendant peu importante l'éprouvante expérience de la quarantaine sur Ellis Island. Pour eux, la sobre statue et sa torche représentaient la Terre promise. Ce passage près de la statue n'était pas qu'un symbole que peu de personnes ont vécu : Il a été réel pour énormément de futurs américains, la porte d'entrée des USA était bel et bien le port de New-York. L'imagerie populaire l'a démontré en le faisant revivre de nombreuses fois, à travers quelques livres, et quelques films, comme "L'émigrant" de Charles Chaplin et "le parrain 2", de Francis Ford Coppola.


La lutte contre l'oppression
De cette idée générale est né un symbolisme encore plus général : La statue représente la liberté au sens large, la liberté des peuples face à ses oppresseurs. Il y a aussi un effet patriotique, brandir une torche dans la position de la statue est un symbole de résistance. Un tel symbole a d'ailleurs été utilisé lors de la répression étudiante de la place Tian'anmen en 1989. A noter que pour les Américains, les oppresseurs sont les Anglais, il n'y a donc pas de sentiments de fierté en Angleterre face à cette statue, qui est plus dénigrée. Par contre, à peu près partout dans le monde où les Etats-Unis sont vus comme des libérateurs, cette statue représente la liberté, tout simplement.

Sur la statue elle-même la liberté est exprimée sous la forme des chaînes de l'esclavage, brisées, à ses pieds.


L'américanisme
C'est une nouveauté pour la statue de la Liberté, au sens où ce sentiment est récent par rapport à son histoire. Il semble que depuis quelques années, une ou deux décennies maximum, la statue soit devenue le symbole de l'impérialisme américain pour ses détracteurs et de la puissance mondiale des Etats-Unis pour les autres. Il faut dire que ce pays n'est jamais neutre pour le reste du monde, il ne laisse pas indifférent. Il a très mauvaise côte auprès de quelques pays, particulièrement au Moyen-Orient, mais reste un espoir de vie meilleur pour la population de quelques autres pays, comme en Amérique du Sud. Les Européens, eux, les voient plutôt comme un partenaire excessif. Le problème est que quel que soit les sentiments que l'on peut éprouver envers les américains, on éprouve les mêmes pour la statue de la Liberté qui est devenu le principal symbole du pays. Ce phénomène, plutôt récent, est d'autant plus étrange que la statue est de fabrication française.


Les symboles de la sculpture
D'un point de vue symbolique, la fameuse couronne de rayons représente les 7 mers (Pacifique Nord, Pacifique Sud, Atlantique Nord, Atlantique Sud, Océan Indien, Océan Arctique, Océan Antarctique) ou les 7 continents (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Asie, Europe, Océanie, Antarctique) du monde. On retrouve ce symbole sur le Grand sceau de France, le symbole officiel de la République française depuis la Seconde République. L'inscription sur la tablette de la statue est le 4 juillet 1776 ("JULY IV MDCCLXXVI"), le jour de la déclaration de l'indépendance des Etats-Unis, un symbole évident à la gloire des Américains. La statue a à ses pieds une chaine brisée de l'esclavage, symbole de la liberté.

Autre symbole, la position de la statue : A l'entrée du port de New-York, elle a été la porte d'entrée des Etats-Unis pendant des décennies. Et son orientation aussi : Elle fait face à l'Europe, et plus particulièrement à sa réplique parisienne, au pont de Grenelle. Enfin, et plus pour l'anecdote, il faut savoir qu'il y a une pierre creuse dans le socle, elle contient une copie de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis, scellée le 5 août 1884, et un coffre contenant divers objets ayant appartenus aux participants à l'inauguration du piédestal, en 1886.


Evolution du symbolisme dans le temps
Comme on peut s'y attendre la signification de la statue de la Liberté n'a pas été la même en fonction des époques, des mentalités, de l'origine des personnes à qui l'on pose la question des symboles qu'elle propose, et surtout du contexte social. A l'origine la statue a été prévue pour symboliser la liberté des peuples. Il s'agissait d'un cadeau de la France aux Etats-Unis, le symbole concernait donc les peuples en général. Mais si pour la France personnifier la liberté sous les traits d'une femme est globalement acceptée, pour les Etats-Unis il en est tout autrement. En effet, la France considère la Liberté d'un point de vue général, ils l'écrivent alors avec un L majuscule. Pour les américains, la liberté, c'est avant tout la liberté d'entreprendre dans une nation naissante où tout reste possible à faire. C'est de là que vient la notion de liberté d'entreprise que l'on trouve encore de nos jours aux USA. Avec cette vision des choses faire une statue à la Liberté n'a pas grand sens, c'est l'une des raisons pour laquelle la statue n'a pas eu grand succès à ses débuts. (voir le dossier Financement)

Lors de son inauguration la statue devint pendant un temps éphémère le symbole des suffragettes, ces femmes exclues du système politique car n'ayant pas le droit de vote. Elles s'étaient invitées à l'inauguration, mettant en avant leurs revendications. La communauté noire aurait pu voir en elle l'espoir de la fin des lois ségrégationnistes aux Etats-Unis, mais malheureusement leurs situations étaient tellement grave qu'ils ne pouvaient pas espérer quoi que ce soit avec une telle statue, aussi ne l'ont-ils pas récupérés en tant que symbole de leur cause.

Dans les années 1890, soit peu après l'inauguration, la statue servit de symbole de la lutte syndicale. Cette époque était marquée par l'industrialisation massive du pays, qui basculait du domaine de l'artisanat au domaine industriel. C'était un changement qui ne se fit pas sans heurts car les américains, qui avaient été formé pour un métier donné, durent se remettre en question pour travailler selon les critères modernes, et il faut bien dire que travailler en usine lorsqu'on découvre les chaînes, ce n'était pas spécialement agréable à faire. Les années 1880-1890 furent donc des années difficiles pour les salariés, ils découvrirent les possibilités offertes par le syndicalisme à grande échelle. De nombreuses manifestations eurent lieu un peu partout dans les grandes villes, et plus particulièrement à Chicago, grand centre industriel s'il en est. En 1886, l'année de l'inauguration de la statue, eu lieu le plus grand nombre de grèves dans le pays, ça a représenté le summum de l'action syndicale. Arrivé en même temps que l'inauguration, il était difficile pour les ouvriers de ne pas se servir de la statue pour mettre en avant leurs droits, arguant qu'un pays possédant une statue à la gloire de la Liberté ne pouvait pas passer sous silence les droits des ouvriers. Cette association entre l'image de la statue et la lutte de la classe ouvrière n'aurait pas pu être prévue par Bartholdi.

Toujours dans les années 1890 la statue est apparue dans de nombreux magazines comme symbole du rejet de l'immigration. Si ça peut paraître étonnant pour une statue à la gloire de la Liberté, c'est en fait tout à fait normal. A cette époque industrielle les Etats-Unis avaient besoin de beaucoup de main d'œuvre. Les américains ne suffisant pas à remplir les postes dans les usines, les politiques se tournèrent vers l'immigration (européenne essentiellement, mais aussi asiatique). L'afflux massif de bateaux transportant les migrants effrayèrent les américains de souche qui, par réflexe naturel, rejetèrent les nouveaux venus, d'autant plus qu'il s'agissait d'ouvriers, donc des personnes de condition modeste. La statue fut présentée dans les journaux de l'époque dans de nombreuses gravures sous les traits d'une femme ayant du mal à juguler le flot d'envahisseur. Les opposants politiques à l'immigration mirent en place un contrôle à l'entrée du pays. Principal port du pays, New-York dû mettre en place un système de quarantaine rapidement. Ce projet était initialement prévu sur Bedloe's island, l'île sur laquelle se trouve la statue. Mais les caricaturistes se précipitèrent pour montrer, dans les journaux, la statue mise en pièce par les hordes de migrants. Ces images participèrent au débat sur la nécessité de mettre des contrôles aux frontières et c'est finalement sur Ellis island que ce centre de contrôle fut installé.

Dans les années 1920-1930 il y eu une seconde vague d'immigration aux Etats-Unis. Même cause, même conséquence : La statue de la Liberté fut prise en otage des politiciens de l'époque et fut à de nombreuses reprises caricaturés, reproduite à l'état de déchéance par des migrants ne cherchant que leurs propres intérêts.


Le symbole d'un cataclysme mondial
D'un point de vue artistique la statue est très souvent utilisée pour repérer le spectateur ou le lecteur dans le temps. L'exemple le plus connu est sans doute la séquence du film "La planète des singes", de Franklin J. Schaffner, sorti en 1968. L'histoire se passe dans le futur. Des spationautes envoyés en exploration sont réveillés de leurs sommeils artificiels car ils arrivent près d'un monde inconnu.

La planète des singes
La planète des singes

Sur cette planète les rôles des singes et des humains sont inversés. Après la fuite d'un spationaute, celui-ci découvre les ruines de la statue de la liberté sur une plage et en conclu qu'ils sont sur Terre, mais à une époque bien ultérieure à la leur. Dans cette séquence particulièrement émouvante la statue est utilisée comme symbole de la Terre, elle est donc considérée comme suffisamment reconnaissable pour emporter l'adhésion des spectateurs partout où le film a été diffusé. Le réalisateur Franklin J. Schaffner a donc donné un grand pouvoir à la statue.
D'autres réalisateurs ont suivi cet exemple. On retrouve par exemple la statue prise dans les glaces dans "Le jour d'après", de Roland-Emmerich (pour parler d'un film très connu). New-York 1997 a, en son temps, fait le même choix. Quant aux films moins connus, ils n'hésitent pas à utiliser la statue de la liberté, la plupart du temps pour montrer un monde ravagé. Comme quoi, la Planète des singes, c'était un film précurseur en la matière. Voici ci-dessous une liste de quelques affiches de films-catastrophes ayant utilisé Miss Liberty. Il y en a beaucoup d'autres, bien sûr.

 

DOCUMENT    statue-de-la-liberte.com        LIEN

 
 
 
 

LES 10 DÉCOUVERTES QUI ONT MARQUÉ L'ANNÉE 2015

  Auteur : sylvain Date : 01/07/2016
 

Les 10 découvertes qui ont marqué l'année 2015


Le vendredi 8 janvier 2016
Quelles ont été les 10 découvertes qui ont changé la science en 2015 ? Des premières images surprenantes de la planète naine Pluton à l'inventaire des arbres de la planète, découvrez la sélection de La Recherche, à retrouver en intégralité dans le nouveau numéro du magazine.
1. Les surprises de Pluton


La couleur du terrain de Pluton témoigne du dynamisme des interactions entre le sol et l'atmosphère © NASA/JHUAPL/SWRI

Après 9 ans de voyage et 5 milliards de kilomètres parcourus, la sonde Horizons a renvoyé sur la Terre les premières images de la planète Pluton. S'il faudra un an pour collecter l'ensemble des données obtenues par la sonde, les premiers résultats sont surprenants et ont déjà révolutionné la vision des scientifiques sur l'ex-neuvième planète du système solaire. Des montagnes de glaces d'eau, culminant à 3 300 mètres d'altitude, témoignent de mouvements telluriques et la couleur très blanche de la glace, non assombrie par les poussières gravitants au dessus de Pluton, prouve une activité géologique récente. Les sols de Pluton sont très variés et mettent en évidence, de par leur constitution, des interactions fortes avec l'atmosphère. Autre surprise : une calotte polaire présente au niveau de l'équateur. Les scientifiques l'attendaient plus aux pôles, comme sur notre planète.
Prochaine étape : placer une sonde en orbite autour de la planète naine, à la manière de Rosetta, et obtenir des résultats encore meilleurs.

2. Manipulation trop facile du génome humain

En avril dernier, des biologistes chinois révèlent la manipulation génétique qu'ils ont menée sur des embryons humains. Leur but : supprimer la mutation génétique responsable d'une maladie du sang à l'aide de la technologie CRISPR-Cas9.
CRISPR-Cas9 est un outil élaboré à partir de petits ARN -molécules servants de guide- et de la protéine Cas9 pour couper et remplacer des séquences ADN. L'équipe chinoise a donc voulu utiliser ce « réparateur d’ADN », jusqu'alors testé uniquement sur des cellules somatiques, afin de modifier, in vitro, l'ADN d'embryons issus de parents porteurs de l'anomalie génétique. Sur 86 embryons testés, 7 seulement ont eu des gènes correctement réparés.
Au delà des questions éthiques qu'elles soulèvent, ces manipulations du génome sont extrêmement risquées et ne peuvent être réalisées sans la certitude d’obtenir d’excellents résultats. Dans ce but, une enzyme appelée Cpf1 a été découverte cette année et permettrait des coupes plus précises de l'ADN. La manipulation du génome constitue une réelle avancée biologique mais les applications médicales sont encore loin.

3. Ebola : enfin un vaccin prometteur


Le 10 mars 2015, une femme se fait vacciner contre le virus Ebola à Conakry, en Guinée © Cellou Binani / AFP Photo

Après une terrible course contre la montre, un vaccin contre Ebola a prouvé son efficacité. Ses résultats préliminaires ont été publiés le 31 juillet dernier : une bonne protection et aucun effet secondaire important.
En 2014, parmi les candidats-vaccins mis au point par les laboratoires, trois se détachaient. Ils reposaient sur la même stratégie : insérer dans le génome d’un virus inoffensif pour l'homme un gène codant une protéine de surface du virus Ebola. Le système immunitaire développe ainsi des anticorps spécifiques qui serviront à repousser le véritable virus en cas d’infection. Mais, en 2015, l'épidémie Ebola n'était plus assez importante pour tester les vaccins dans tous les pays prévus. Seul un candidat, le rVSV-Zebov élaboré par la firme Merck, a réellement été testé. 7 500 personnes en Guinée ont reçu ce vaccin.
Ses très bons résultats présentent tout de même une limite : les tests ont été faits sur une population potentiellement exposée au virus et possédant donc sûrement déjà des défenses immunitaires.

4. Tara Oceans : un échantillonnage exceptionnel de la diversité planctonique


Ce mollusque ptéropode (à droite) et ces deux crustacés copépodes (à gauche) proviennent du zooplancton collecté dans l'Océan Indien. Ils ne mesurent que quelques millimètres. ©  Christian Sardet / CNRS / Tara Oceans

35 000 échantillons prélevés dans les océans et 40 millions de gènes bactériens identifiés : ce sont les chiffres de la mission Tara Oceans. Pendant quatre ans, une équipe a étudié la biodiversité planctonique de huit régions océaniques.
La température et la profondeur se sont révélées être deux paramètres déterminants dans la composition des écosystèmes marins. Ces recherches vont permettre de réaliser des modèles pour notamment évaluer la réponse des océans au réchauffement climatique.

5. Un exploit en physique quantique : les inégalités de Bell définitivement prouvées


L'équipe de Ronald Hanson, de l'Université de technologie de Delft, aux Pays-Bas, a définitivement prouvé les inégalités de Bell. © Mark David / Tu Delft

L'intrication quantique est un principe selon lequel deux particules peuvent être liées l'une à l'autre de telle sorte que modifier les propriétés de l'une modifie instantanément celles de l'autre. En faisant interagir des électrons enfermés dans des diamants situés à 1280 mètres de distance, des scientifiques viennent définitivement de le prouver. Une étape de plus vers la télécommunication quantique, un nouveau moyen de transmission de l'information qui pourrait voir le jour dans un futur proche.

6. Les plus vieux outils du monde


Le site d'industrie lithique d'où proviennent ces outils a été découvert en juillet 2011 par Sonia Armand et son équipe © MPK/WTAM

Le genre Homo n'est pas l'inventeur des premiers outils. C'est ce qu'atteste une découverte faite au Kenya par une équipe de chercheurs. 149 outils de pierre provenant de roches dont la strate géologique a été estimée à 3,3 millions d’années, ont été mis au jour. A cette époque, le genre Homo n'était pas encore apparu. Ces outils pourraient avoir été fabriqués par des australopithèques ou une espèce voisine. D'autres découvertes ont été faites sur ce site et une autre révélation est attendue au printemps prochain.

7. Le retour des réseaux de neurones


Les travaux de l'équipe de Yoshua Bengio, directeur de l'institut des algorithmes d'apprentissage de Montreal (photo) et de celle de Yann LeCun, directeur du laboratoire d'intelligence artificielle de Facebook, ont permis l'avénement d'une nouvelle ère pour les réseaux de neurones. © Josh Valcarel / Wired

8. L’inventaire des arbres de la planète
3040 milliards d'arbres sur notre planète et non pas 400 milliards : c'est la correction apportée par une équipe américaine en combinant les habituelles données satellitaires avec des relevés sur le terrain. Ces données ont ensuite été intégrées dans un modèle permettant de calculer le nombre d'arbres mais aussi de connaître leur répartition en nombre et en densité sur l'ensemble du globe. L'Europe, avec 26,8% des arbres de la planète, est le continent le plus boisé suivi par l'Amérique du Sud.

9. Le neutron plus massif que le proton


Représentation de protons et de neutrons renfermant chacun trois quarks. Image d'artiste. © Brian Green

Le neutron est légèrement plus massif que le proton, de 0,14%. L'existence d’un écart de masse était connue mais pour la première fois, il a été quantifié par une équipe de physiciens. Cette différence, ayant un rôle capital dans la composition de notre univers, serait en partie due au fait que le proton soit chargé, contrairement au neutron. La marge d’erreur de 20% est assez élevée mais elle se réduit peu à peu avec le développement de supercalculateurs de plus en plus puissants.

10. Les prix Nobel de médecine, physique et chimie

Médecine : la lutte contre les parasitoses
Physique : Le poids des neutrinos dans l'histoire de l'Univers
Chimie : La réparation de l'ADN élucidée

Donovan Thiebaud

 

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IDENTITÉ PERSONNELLE ET APPRENTISSAGE

  Auteur : sylvain Date : 10/06/2016
 

Identité personnelle et apprentissage


la mémoire et l'oubli - par Pierre Jacob dans mensuel n°344 daté juillet 2001 à la page 26 (2608 mots)
Notre système cognitif forme des représentations de représentations mentales, les nôtres ou celles d'autrui : des métareprésentations. Cette capacité nous permet d'accumuler des souvenirs autobiographiques. Elle nous permet aussi de mémoriser des énoncés que nous ne comprenons pas, ce qui facilite nos apprentissages.

Comme d'autres animaux, les êtres humains construisent et renouvellent leur représentation du monde à partir de deux sources fondamentales : la perception et la mémoire. Faute de percevoir, un animal ne saurait rien de son environnement. Sans mémoire, un système physique par exemple, un thermostat ou une cellule photoélectrique peut sans doute traiter des informations ; mais il ne peut pas apprendre. Autrement dit, il ne peut pas adapter sa conduite aux changements de l'environnement. Or, un système incapable d'apprendre n'est pas un système cognitif authentique.

Toutefois, dans le règne animal, seuls les êtres humains se soucient de leur mémoire. Ils sont aussi les seuls à posséder la faculté de langage. En un mot, seul un être humain peut faire ce que fait le lecteur du présent article de La Recherche : à savoir, sacrifier plusieurs minutes de sa précieuse existence dans le seul but de comprendre un ensemble de phrases d'une langue naturelle consacrées à la mémoire humaine. Pourquoi nous soucions-nous donc de notre mémoire ? Quelle capacité permet aux humains de s'inquiéter de la fiabilité de leur mémoire ?

Suivant la voie ouverte entre autres par Dan Sperber1, de l'institut Jean-Nicod du CNRS, je défends l'idée que la réponse générale à cette question, c'est que la cognition humaine comporte une dimension fondamentalement métacognitive. Nous nous soucions non seulement de notre mémoire mais de notre équipement cognitif en général parce que notre cognition comporte une dimension métacognitive.

Les recherches menées en logique, en philosophie et en sciences cognitives depuis une trentaine d'années ont mis en évidence l'importance des capacités métareprésentationnelles dans la cognition humaine. Un système cognitif produit et manipule des représentations mentales et linguistiques d'états de choses de l'environnement. Une fois produite, une représentation mentale, linguistique ou picturale peut être à son tour représentée par une représentation d'ordre supérieur ou métareprésentation voir l'encadré « Les métareprésentations ». Par exemple, le titre du tableau de Magritte représentant une pipe Ceci n'est pas une pipe est une métareprésentation linguistique d'une représentation picturale d'une pipe.

Dès lors qu'une créature peut métareprésenter des représentations, elle peut tout à la fois représenter ses propres représentations et celles d'autrui. Si l'existence des capacités métareprésentationnelles n'a aucune incidence sur les capacités perceptives d'un organisme, il n'en va pas de même de sa mémoire. Le fait qu'une créature puisse représenter ses propres représentations lui confère une véritable mémoire autobiographique, c'est-à-dire une identité personnelle. Le fait qu'une créature puisse représenter les pensées d'autrui lui confère des capacités d'apprentissage exceptionnelles dans le règne animal. Les métareprésentations jouent un rôle crucial dans la formation des savoirs culturels humains, notamment des savoirs scientifiques.

Mémoire autobiographique. Grâce à ses capacités métacognitives, un individu peut représenter ses propres pensées présentes ou passées. Grâce aux métareprésentations de ses propres représentations mentales, il acquiert donc une mémoire autobiographique qui lui assure son sentiment d'identité personnelle. Elle nourrit le dossier d'informations grâce auxquelles une personne se rapporte à elle-même comme à l'unité plus ou moins cohérente et fragile d'une succession d'expériences à travers le temps.

Au sein de la mémoire humaine, les psychologues contemporains distinguent plusieurs sous-systèmes2. Depuis les travaux de Daniel Schacter, de l'université Harvard, dans les années 1980, on distingue la mémoire déclarative et la mémoire procédurale grâce à laquelle un animal acquiert des habitudes et fait l'apprentissage des gestes moteurs caractéristiques de son espèce. La forme de la mémoire déclarative humaine la plus directement impliquée dans la construction de l'identité personnelle est ce que le psychologue Endel Tulving, de l'université de Toronto, nomme la mémoire épisodique et qu'il oppose à la mémoire sémantique3. La mémoire épisodique n'est autre que ce qu'en 1890 le philosophe-psychologue américain William James nommait purement et simplement « la mémoire4 ». Comme son nom l'indique, elle concerne des épisodes de vie ou des événements singuliers. Grâce à sa mémoire épisodique, un individu peut revivre des événements qu'il a déjà vécus. Comme le dit Tulving, « Le souvenir épisodique a la forme d'un voyage mental à travers le temps subjectif 5 . » Seules les expériences que j'ai directement vécues sont donc des souvenirs épisodiques. En revanche, ma mémoire sémantique est constituée par l'ensemble des connaissances objectives de faits et d'événements dont je n'ai pas été directement témoin et auxquels je n'ai pas directement participé. Contrairement à la mémoire sémantique qui est une source de connaissance à la troisième personne, la mémoire épisodique est égocentrée : elle reflète la perspective de l'individu sur les événements qu'il a vécus voir l'article de Mark Wheeler dans ce numéro.

Le langage ordinairement utilisé pour décrire le contenu de nos expériences perceptives et de nos souvenirs suggère un parallélisme entre la perception et la mémoire humaines. En français, il existe deux usages des verbes de perception : je peux « voir l'ordinateur » et je peux aussi « voir que l'ordinateur est allumé ». Autrement dit, le complément d'objet direct du verbe « voir » peut être un syntagme nominal ou une proposition. A la fin des années 1960, le philosophe Fred Dretske, de l'université du Wisconsin, a soutenu qu'à cette distinction linguistique correspond une distinction psychologique entre deux niveaux distincts de la perception visuelle : la perception simple ou non épistémique d'un objet particulier et la perception épistémique d'un fait6. La perception non épistémique requiert une relation causale directe entre l'objet perçu et celui qui le perçoit. La perception épistémique requiert un minimum de conceptualisation. Un bébé humain ou un animal dépourvu du concept d'ordinateur ne peut pas percevoir au sens épistémique le fait que l'ordinateur est allumé. Mais s'il est à la bonne distance, si l'éclairage est suffisant et si son système visuel est en bon état de fonctionnement, le bébé peut parfaitement voir, au sens non épistémique, un ordinateur. Enfin, en un sens « super-épistémique », je peux voir que le réservoir de mon automobile est vide sans même voir le réservoir de mon automobile. Il suffit pour cela que je voie la jauge à essence sur le tableau de bord et que je sache que la position de l'aiguille de la jauge à essence indique la quantité de carburant dans le réservoir.

De même, il existe une distinction parallèle entre deux usages du verbe « se souvenir ». Je peux me souvenir du linguiste Noam Chomsky et je peux me souvenir que Noam Chomsky est l'auteur de Syntactic Structures . Dans le premier cas, le verbe « se souvenir » a pour complément d'objet un nom. D'un point de vue psychologique, tout se passe comme si je me souvenais d'une entité particulière que j'ai perçue directement dans le passé. Dans le second cas, le verbe « se souvenir » prend pour complément une proposition. D'un point de vue psychologique, je me rapporte par la mémoire à un fait. L'usage propositionnel du verbe « se souvenir » semble donc correspondre à la mémoire sémantique et non à la mémoire épisodique. Je peux avoir en mémoire le fait que Chomsky est l'auteur de Syntactic Structures sans avoir jamais rencontré Chomsky ni vu le livre.

Mémoire égocentrée. La perception non épistémique d'un objet est égocentrée car elle requiert une relation spatiale, immédiate et causale entre l'observateur et l'objet perçu. En revanche, la perception épistémique d'un fait résulte d'un processus de conceptualisation et d'abstraction à partir de la perception simple. De même, parce que les souvenirs épisodiques sont des souvenirs subjectifs de l'expérience passée, la mémoire épisodique est une mémoire égocentrée. Parce que les informations stockées dans la mémoire sémantique sont des connaissances objectives, la mémoire sémantique est une mémoire plus détachée que la mémoire épisodique. Faut-il conclure du parallélisme entre la perception et la mémoire que la mémoire épisodique est à la mémoire sémantique ce que la perception non épistémique des objets est à la perception épistémique des faits ? Pour deux raisons complémentaires, la réponse à cette question est négative.

En premier lieu, quoique la mémoire épisodique soit égocentrée, les souvenirs épisodiques n'en sont pas moins des souvenirs de faits. La perception visuelle a notamment pour but de servir l'action visuellement guidée. Ainsi, nous pouvons saisir et manipuler des objets fixes ou mobiles dans notre environnement grâce au fait que nous les voyons. Nous pouvons adapter la position de notre corps pour suivre continûment la trajectoire d'un objet en mouvement. Nous percevons donc directement le mouvement d'un objet qui se déroule dans l'espace et dans le temps. Mais nous ne mémorisons pas le mouvement d'un objet : nous mémorisons le fait qu'un objet s'est déplacé. Or, le fait qu'un objet s'est mu dans l'espace et dans le temps n'est pas lui-même dans l'espace et dans le temps. Si j'ai vu le mouvement d'un objet et si je m'en souviens, mon souvenir du mouvement de l'objet peut être un souvenir épisodique. Mais le contenu de mon souvenir épisodique n'est pas identique au contenu de ma perception non épistémique du mouvement de l'objet.

Mémoire réflexive. La deuxième différence entre la perception non épistémique et la mémoire épisodique repose sur le fait que celle-ci est, selon la terminologie de Tulving, autonoétique du grec noesis qui veut dire « savoir » : la mémoire épisodique est une source de connaissance de soi. Comme l'a récemment souligné en d'autres termes le philosophe Jérome Dokic de l'université de Rouen et de l'institut Jean-Nicod, ce qui distingue la mémoire épisodique de la mémoire sémantique, c'est sa réflexivité7. Mon souvenir épisodique de Chomsky a ceci de singulier que son contenu concerne l'origine même de ce souvenir : je me souviens que Chomsky était impitoyable dans le débat public mais chaleureux en tête à tête et que ce souvenir de Chomsky dérive de ma rencontre avec lui. Le contenu de ce souvenir épisodique est réflexif car il porte en partie sur Chomsky et en partie sur lui-même. En vertu du fait qu'il porte sur lui-même, c'est un souvenir métareprésentationnel ou « souvenir de second ordre ». Un souvenir épisodique est autonoétique parce qu'il représente nécessairement le fait qu'il dérive lui-même de l'expérience personnelle du sujet, et non pas du témoignage d'autrui. Cette réflexivité de la mémoire épisodique, qui la distingue fondamentalement de la perception, est une condition de la connaissance de soi et de l'identité personnelle.

Le fait que la mémoire épisodique a une structure métareprésentationnelle permettrait d'expliquer un phénomène abondamment décrit par les psychologues depuis Freud : le phénomène dit de l'« amnésie infantile », c'est-à-dire le fait que la plupart des êtres humains adultes ne conservent aucun souvenir de leur propre expérience enfantine avant l'âge de quatre ans. Or, la psychologie du développement a montré qu'avant l'âge de 4 ans,un enfant humain ne parvient pas à représenter des croyances différentes des siennes. Si un enfant de moins de quatre ans croit à juste titre que la balle bleue est dans le panier, il ne peut pas concevoir qu'une autre personne puisse croire faussement qu'elle est dans le tiroir. Autrement dit, les capacités métareprésentationnelles des enfants de moins de 4 ans ne sont pas complètement opérationnelles voir l'encadré « Les métareprésentations ». Comme l'a fait remarquer le psychologue Josef Perner, de l'université de Salzbourg, il est frappant que les êtres humains ne sont capables de former des souvenirs épisodiques d'événements dont ils ont eu l'expérience directe qu'à la condition de disposer de capacités métacognitives pleinement opérationnelles8.

Contrairement à la mémoire épisodique, la mémoire sémantique est un savoir objectif : Tulving la qualifie de mémoire noétique. Elle n'est ni égocentrique ni réflexive. Elle n'est pas intrinsèquement métareprésentationnelle, mais elle peut contenir des métareprésentations. Il y a, par exemple, dans ma mémoire sémantique une métareprésentation de la célèbre thèse de Chomsky selon laquelle un automate à états finis ne peut pas engendrer toutes les phrases d'une langue naturelle. Tandis que la mémoire épisodique est au coeur de l'identité personnelle, la mémoire sémantique joue un rôle crucial dans l'apprentissage. Or, certains apprentissages culturels proprement humains, notamment scientifiques, dépendent des capacités métareprésentationnelles humaines. Ils dépendent surtout de la capacité de représenter les représentations d'autrui. Pour agir et naviguer dans l'espace, un animal doit former des représentations de son environnement. Pour un prédateur dépourvu de capacités métareprésentationnelles, toute représentation mentale d'un état de choses de l'environnement, par exemple, le fait qu'une proie soit dans un arbre, doit être stockée en mémoire comme la représentation d'un fait. Faute de capacités métareprésentationnelles, une créature traite inflexiblement une représentation mentale d'un fait comme une croyance véridique.

Depuis Bertrand Russell9, les philosophes analysent les représentations mentales humaines comme des « attitudes propositionnelles » : l'état de choses représenté correspond au contenu représenté et l'individu traite ce contenu en fonction d'une attitude particulière. On peut croire, supposer, vouloir, redouter, espérer, déplorer, etc. que George Bush est ou soit le nouveau Président des Etats-Unis. Or, l'épanouissement des capacités de représentation des pensées d'autrui chez l'homme a rendu possibles conjointement un assouplissement des attitudes et un enrichissement des contenus propositionnels représentables.

Voyons d'abord l'assouplissement des attitudes. N'importe quel être humain adulte peut former et stocker dans sa mémoire sémantique une croyance sur une croyance d'autrui sans souscrire à la croyance d'autrui. Je peux former la croyance que Monique croit que les sorcières possèdent des pouvoirs magiques sans souscrire à la croyance de Monique. Pour former cette croyance d'ordre supérieur sur une croyance de Monique, je dois incontestablement être capable de former la pensée que les sorcières possèdent des pouvoirs magiques. Mais il n'est pas requis que je tienne la croyance de Monique pour vraie. Je peux métareprésenter une représentation sans l'accepter ou la croire vraie. Grâce à l'émergence des capacités métareprésentationnelles, le scepticisme et la science deviennent possibles : une créature peut considérer explicitement la question de savoir si elle doit admettre ou rejeter une proposition. Elle peut suspendre son jugement en attendant des preuves supplémentaires.

Voyons enfin l'enrichissement des contenus propositionnels représentables. Grâce à la communication verbale avec ses congénères, une créature douée de capacités métacognitives peut non seulement former et mémoriser des représentations d'états de choses perçus par autrui et non directement par elle-même, mais elle peut de surcroît concevoir et mémoriser des représentations d'états de choses non perceptibles, comme le sont, par exemple, les représentations mathématiques et religieuses.

Incompréhension mémorisée. Imaginons un élève dont le professeur de mathématique vient de soutenir conjointement que l'ensemble des nombres entiers est infini et que l'ensemble des nombres réels est plus grand que l'ensemble des entiers. L'élève ne comprend pas exactement la seconde proposition, ni comment la concilier avec la première. Si deux ensembles sont infinis, comment l'un peut-il être plus grand que l'autre ? Mais l'élève peut avoir de bonnes raisons de tenir son professeur pour une source fiable d'information et donc de tenir pour vrai l'un de ses énoncés. Il ne serait donc pas irrationnel de sa part de stocker dans sa mémoire sémantique à long terme une représentation mentale de la phrase énoncée par son professeur. Quoiqu'il ne sache pas exactement quelle proposition a exprimé son professeur, il peut néanmoins stocker dans sa mémoire sémantique une métareprésentation de ce qu'a dit son professeur. Il pourra ainsi réexaminer ultérieurement le contenu de l'affirmation de son professeur. Nombreux sont probablement les apprentissages scientifiques qui dépendent ainsi des capacités humaines de représentations des représentations mentales et linguistiques d'autrui.

Si le lecteur est parvenu jusqu'à ce stade du présent article de La Recherche , c'est grâce à ce que le psychologue Alan Baddeley, de l'université de Bristol, nomme sa « mémoire de travail10 ». S'il en retire un bénéfice intellectuel, c'est en partie parce qu'il a stocké dans sa mémoire sémantique des métareprésentations des énoncés plus ou moins ésotériques qu'il aura perçus au cours de sa lecture

Par Pierre Jacob

 

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  Auteur : sylvain Date : 21/02/2016
 

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